Parasites des cultures
Altise du colza
Psylliodes chrysocep halus
- Adulte : 3,5 à 4,5 mm, oblong légèrement convexe, bleu-vert à reflets métalliques ; tête roussâtre, extrémité des antennes et pattes antérieures rousses.
- Oeuf : ovale, 0,9 x 0,4 mm, orangé pâle.
- Larve : de 1,5 mm à l'éclosion à 8 mm en fin de croissance. Molle, blanc jaunâtre, tête et plaque thoracique brunes puis beige clair.
Biologie
- Plantes-hôtes : les Crucifères sauvages ou cultivées.
- Adulte : le jeune adulte apparaît en mai-juin. Il mordille les feuilles ainsi que les siliques vertes. Puis, à l'abri sous le feuillage des diverses plantes sauvages situées en bordure des champs, au frais, il subit une diapause estivale. A sa reprise d'activité, il vole vers les champs de Colza récemment ensemencés et s'attaque aux graines en cours de germination, aux plantules ou aux jeunes feuilles. Au bout de 10 à 15 jours, la femelle commence à pondre puis s'arrête lorsque la température descend à 0°C pour reprendre à la fin de l'hiver. Fécondité totale ante- et post-hivernale, 70 à 150 oeufs.
- Oeuf : déposés à la surface ou dans des anfractuosités du sol, isolément ou par groupes de 2 à 8 au voisinage immédiat du collet des plantes.
- Larve : dès l'éclosion, elle pénètre dans la plante par la face supérieure du pétiole d'une des feuilles les plus âgées. Elle en ronge la moelle puis passe dans le collet puis la tige ; elle peut ainsi parvenir au bourgeon terminal.
- La nymphose a lieu dans le sol, à une profondeur variant entre 0,5 et 8 cm.
Cycle de vie
- 1 génération annuelle.
- La reprise d'activité de l'adulte ayant estivé intervient fin août-début septembre, avec des écarts importants selon les régions, les années et les conditions climatiques, une période pluvieuse favorisant les sorties massives. La ponte débute en automne et reprend de février à mi-mars.
- Les attaques de l'adulte sur jeunes semis de Colza peuvent détruire totalement la culture.
- Plus tard, l'adulte s'attaque aux feuilles des plantes âgées, provoquant leur affaiblissement.
- Les pieds attaqués par les larves présentent un aspect buissonnant et un retard de montaison par rapport aux pieds sains. La maturité est irrégulière et le rendement est diminué.
Méligèthes du colza
Meligethes aeneus
Description
- Adulte : 1,5 à 2,7 mm. Partie supérieure du corps régulièrement ponctuée, vert, bleu ou bronzé avec des reflets métalliques.
- Oeuf : allongé, d'aspect vitreux virant au blanc laiteux.
- Larve : 4 mm. Allongée, très aplatie, jaune-blanc, ponctuée de taches brun clair avec la tête et les pattes brunes.
Biologie
- Fécondité : 250 oeufs, mais forte mortalité des adultes.
- Oeuf : durée d'évolution, 4 à 9 jours suivant la température.
- Larve : durée du développement, 27 à 30 jours à 16°C ; 2 stades.
- Nymphe : durée de développement, 14 à 18 jours.
Cycle de vie
- 2 générations par an.
- L'adulte hiverne en bordure de bois ou dans les sous-bois. Il quitte son abri lorsque la température atteint 11°C et se nourrit du pollen et du nectar de plantes variées (Rosacées, Ombellifères, Crucifères). Lorsque la température atteint 15°C, il vole vers les Crucifères cultivées.
- La femelle commence à pondre vers fin mars début avril, elle perce un trou de 2 à 3 mm de diamètre à la base des boutons floraux et dépose les oeufs sur les étamines ou le pistil de la fleur.
- La larve reste dans le bouton floral et se nourrit du pollen. Si plus de 5 larves colonisent la fleur, les ovaires sont détériorés. La larve de 2e stade migre vers d'autres boutons puis tombe sur le sol et se nymphose dans une coque terreuse à 2-3 cm de profondeur.
- L'adulte de 2e génération apparaît fin juin et attaque les inflorescences des Cruciferaceae cultivées ou des adventices et s'abrite pour hiverner dès la fin du mois de juillet.
Dégâts
Les dégâts sont dus aux adultes pollinivores. Avant la floraison, les adultes perforent les boutons pour atteindre les étamines et se nourrir. Le pistil est souvent lésé, d'où stérilité et chute prématurée des fleurs. Lorsque la floraison est commencée, les Méligèthes consomment le pollen libéré par les fleurs épanouies et les dégâts sont négligeables.
Cécidomyie du colza
Dasineura brassicae
Winnertz, 1853
3 à 4 générations par an en France septentrionale et en Suède, 5 à 6 en Allemagne.
Durée du 1er et du 2e vol = 10 jours, du 3e = 15 jours. La 1ère génération se développe sur les siliques du Colza d'hiver, et la 3e, sur le Colza de printemps ; la 2e génération peut se développer sur l'un ou l'autre.
Les adultes apparaissent le matin par temps chaud, ensoleillé et calme, à partir de mi-avril dans la région parisienne ; ils s'accouplent et pondent le jour même. La larve se nourrit de la paroi interne de la valve (ou des graines) en émettant de la salive.
A partir du 10-15 mai, elle se laisse tomber sur le sol, et s'y enfouit pour se confectionner un cocon. Certaines larves se nymphoses, d'autres entrent en diapause pour une durée de 1 à 4 ans. On les observe surtout en bordure de champ. Ils sont dus à la nutrition des larves qui provoque des boursouflures, des déformations des valves, le jaunissement précoce et l'éclatement des fruits, et la chute des graines.
Charançon de la tige du colza
Gyllenhaal , 1837
Les perforations d'alimentation des adultes (a) provoquent le jaunissement et l'avortement des boutons les plus jeunes (b).
- Adulte : de couleur gris cendré, il mesure 3 à 4 mm de long. Elytres noir plombé ornés de fines stries séparées par de larges intervalles recouverts de courts poils grisâtres.
- Larve : apode ; elle mesure 6 à 8 mm de long en fin de développement. La tête, noirâtre aux 2 premiers stades, devient jaune au 3e. Le corps, blanc au 1er stade, légèrement teinté au 2e, est jaune au 3e.
Biologie
- Plantes-hôtes : les adultes se nourrissent de nombreuses variétés de Crucifères mais la ponte n'a lieu que sur le Colza, la Navette (Brassica campestris oleifera), le Chou, le Navet, la Rave (Brassica rapa).
- L'adulte hiverne dans le sol des cultures de Colza de l'année précédente. Dès sa sortie, il se nourrit de Crucifères spontanées. Par journée ensoleillée, il s'envole vers les nouveaux Colzas, se laisse tomber en lisière de champ et progresse rapidement dans la parcelle. Les pontes débutent 10 à 20 jours après les 1ères sorties.
- Oeuf : la femelle pond à l'intérieur des très jeunes tiges en début d'élongation, juste au dessous du bourgeon terminal. Le développement embryonnaire dure plusieures semaines.
- Larve : 3 stades, qui durent au total 30 à 40 jours sur Colza d'hiver. Elle se nourrit de la moelle des tiges; arrivée à maturité, elle perce un trou au niveau de l'insertion du pétiole d'une feuille basse et gagne le sol où elle s'enfouit.
- Nymphe : la nymphose dure environ 25 jours.
Cycle de vie
- 1 génération par an.
- L'adulte reste dans sa coque nymphale jusqu'au début de l'hiver et ne quitte le sol qu'au moment de la reprise d'activité. Les 1ères sorties se situent, selon l'année et les régions, de la fin janvier à la fin mars.
Dégâts
- Ce Charançon est très nuisible sur Colza. Les dégâts sont essentiellement dus à la ponte. La présence de l'oeuf dans la tige provoque une nécrose des tissus en cours de croissance, ce qui entraînera des déformations caractéristiques : nanisme, torsion, éclatement, ainsi qu'un dessèchement prématuré dû souvent à l'installation d'un parasite secondaire tel que le Phoma.
- La sensibilité du Colza est maximale lorsque la ponte a lieu lors de la reprise de végétation, en fin d'hiver, (tiges de 2 à 20 cm).
Pyrale du maïs
Ostrinia nubilalis
La pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis) est un insecte de l'ordre des lépidoptères, anciennement de la famille des pyralidés, maintenant placé dans les crambidés. Les larves de la pyrale attaquent principalement les cultures de maïs, dont c'est le principal ravageur, et aussi d'autres plantes cultivées comme le tournesol, le houblon, le chanvre, les chrysanthèmes… La lutte contre la pyrale du maïs fait appel à des méthodes de lutte biologique en utilisant notamment les trichogrammes, ou des parasitoïdes locaux (Macrocentrus grandii par exemple en Amérique du Nord, que l'on peut favoriser par la conservation de plantes qui en nourrissent les adultes des méthodes de lutte chimique (actuellement les plus utilisées) et également au maïs transgénique (maïs Bt). Les symptômes d'une infestation de Pyrale en plantation de maïs sont la présence de petites perforations sur les feuilles (symptôme de première génération sur maïs jeune au stade cornet), la casse de la tige sous la panicule (fleurs mâles) ou au niveau du pied sur maïs développé, avec présence de galeries et le plus souvent dépôt d'une sciure. Les larves peuvent également attaquer directement les épis qui portent alors des signes de perforation et de la sciure au niveau des soies. En s'alimentant de la moelle des tiges, les larves fragilisent les plants qui deviennent plus sensibles à la verse, perturbent leur développement et favorisent l'infestation par des champignons tels les Fusarium. Les dégâts sont donc directs (baisse du rendement, récolte plus difficile en raison de la verse) et indirects (incidence plus forte des fusarioses, elles-mêmes responsables de la présence de mycotoxines). |
Sur les autres types de cultures, les symptômes restent la présence de tiges cassées avec galeries et amas de sciure. Sur le poivron, fréquemment attaqué, les larves s'introduisent dans les fruits, les rendant impropres à la commercialisation.
Altise des crucifères
Phyllotreta nemorum L.
Dégâts sur choux
Adulte : 3 à 3,5 mm ; tête et thorax noir verdâtre, élytres noirs avec une large bande jaune latérale sur chacun d'eux ; fémurs et tarses noirs, tibias roux. Biologie Larve : elle pénètre à l'intérieur des feuilles et se développe entre les 2 épidermes, creusant une mine qui atteint finalement 6 à 8 mm de large. Elle se nymphose ensuite dans le sol. Cycle de vie Dégâts |
Puceron des céréales
Sitobion avenae (F.)
Description
Adulte aptère : 2 à 2,8 mm de long, coloration variable selon les individus : jaune, vert, rouge à violet... Cornicules et antennes noires, queue claire, pattes jaunes, extrémités des fémurs, des tarses et des tibias enfumées. Cornicules 2 fois plus longues que la cauda.
Adulte ailé : tête et thorax brun rouge, abdomen rouge ou vert, maculé parfois de 5 à 6 taches latérales sombres. Mêmes caractères morphologiques que l'aptère.
Biologie
L'hôte primaire appartient au genre Rubus. Les hôtes secondaires sont principalement des Graminées telles le Dactyle et en particulier les céréales : Avoine, Blé, Seigle, Orge. Néanmoins, la phase de développement sur l'hôte primaire a été le plus souvent abandonnée et l'espèce peut être considérée comme monoécique, inféodée aux Graminées.
Les oeufs d'hiver sont pondus sur les chaumes des Graminées. Ils éclosent à la fin de l'hiver et donnent naissance à des générations de fondatrigènes virginipares aptères. Les individus ailés apparaissent ensuite et vont coloniser d'autres Graminées, s'installant d'abord sur le limbe des feuilles supérieures puis se développant sur les épis dès leur sortie.
Lorsque les populations sont abondantes ou lorsque les grains atteignent le stade pâteux, des individus ailés apparaissent en quelques jours, quittent la culture et créent de nouvelles colonies sur des Graminées encore vertes.
A l'automne, une partie de la population évolue en sexupares qui engendrent des sexués dont les femelles pondent les oeufs d'hiver.
Cycle de vie
Lors des hivers doux, S. avenae se maintient sous forme parthénogénétique sur les repousses de céréales d'hiver et diverses autres Graminées.
Dégâts
Principal ravageur des cultures de céréales au printemps, ce Puceron peut, en cas de forte infestation, provoquer une diminution du nombre de grains par épi et par conséquent une diminution sensible du rendement. Par ailleurs, le rejet du miellat permet le développement de la fumagine.
Vecteur de virus , il transmet en particulier la Jaunisse nanifiante de l'orge (BYDV ou JNO).
L'adulte aptère présente une forme globuleuse, un corps vert foncé, des antennes à 6 articles. Les cornicules sont courtes, sombres et renflées, rétrécies à l'extrémité, avec des taches rougeâtres autour de leur insertion. Les dégâts sur les cultures : Sous l'effet des piqûres, les feuilles de graminées s'enroulent en spirale. Les céréales de printemps sont les plus affectées. Surtout, R. padi est le vecteur de plusieurs maladies à virus des céréales. Il transmet notamment la jaunisse nanifiante (BYDV, Barley yellow dwarf virus) dont il est le principal vecteur ; lorsqu'elle est atteinte, l'orge prend une teinte jaune. |
Puceron strié de la digitale et de la pomme de terre, Puceron à taches vertes de la pomme de terre
Aulacorthum solani (Kaltenbach)
Dysaulacorthum vincae (Walker), Aulacorthum pseudosolani (Theobald)
Description
Adulte : vert clair avec une tache d'un vert plus foncé à la base de chaque c
Biologie
Espèce diécique : les hôtes primaires sont les Digitales (Digitalis purpurea, D. ambigua) ; l'hôte secondaire est la Pomme de terre.
Espèce très répandue dans les régions à climat tempéré, elle est présente aussi jusque dans les régions subtropicales sur de nombreuses plantes. On a identifié plusieurs biotypes. Les individus manifestent une nette préférence pour les étages foliaires inférieurs de la Pomme de terre.
Cyle de vie
A la fin du printemps, les ailés entrent volontiers dans les serres ou les cultures abritées par les auvents d'aération non munis de toiles type moustiquaire.
Dégâts
Ce Puceron est un vecteur actif, selon le mode persistant, du virus de l'Enroulement de la pomme de terre (PLRV). Du fait de sa polyphagie, il transmet aussi le virus de la Mosaïque du concombre (CMV) à diverses plantes cultivées, et à la Betterave le virus de la Jaunisse grave (BYV).
Doryphore de la pomme de terre
Leptinotarsa decemlineata (Say)
Chrysomela decemlineata
Description
Adulte : corps ovale, très bombé, de 10 à 11 mm de long. Le corselet de coloration brun roux, comme la tête, porte plusieurs taches noires. Les élytres jaunes sont ornés de 10 bandes longitudinales noires caractéristiques.
Oeufs : jaune orangé, ovoïdes, longs de 1,5 mm, ils sont fixés par paquets de 10 à 30 à la face inférieure des feuilles.
Larve : à l'éclosion, elle est rouge orangé et mesure 1,5 à 2 mm de long. A complet développement, elle mesure 11 à 12 mm de long, elle est molle et dodue, de couleur rouge plus ou moins foncé. La tête et les pattes sont noires ainsi que 2 rangées de plaques bien visibles sur les côtés du corps.
Nymphe : dans le sol, rosée, longue de 1 cm.
Biologie
Plante-hôte : uniquement les Solanées, surtout la Pomme de terre ; à défaut, l'Aubergine, la Tomate et les Solanées sauvages : Morelle noire (Solanum nigrum), Morelle douce amère (Solanum dulcamara).
Adulte : il hiverne dans le sol entre 25 et 40 cm de profondeur. Sa sortie a lieu au printemps après une pluie et lorsque la température du sol atteint 14°C à la profondeur d'hibernation. Il dévore alors les jeunes feuilles de Pomme de terre. Après accouplement, la femelle commence aussitôt à pondre. Fécondité : 700 à 800 oeufs. Durée de vie : 1 à 2 ans.
Oeuf : le développement embryonnaire dure 4 à 10 jours.
Larve : elle se nourrit du feuillage de la plante-hôte, subit 3 mues et parvient à son complet développement en 15 jours. Elle s'enfonce alors dans le sol entre 2 et 20 cm de profondeur pour se nymphoser.
Nymphe : son développement dure 8 à 15 jours.
Cycle de vie
1 génération, une 2e génération quelquefois incomplète dans les zones tempérées et méridionales. La durée totale du cycle est de 5 à 6 semaines.
L'apparition très échelonnée des adultes commence à partir d'avril ; les adultes de 1ère génération apparaissent en juillet et se nourrissent abondamment. Une partie d'entre eux se reproduit, les autres s'enfouissent dans le sol et entrent en diapause.
Compte tenu de la longévité des adultes, les générations annuelles se superposent et tous les stades s'observent simultanément dans les champs.
Fin août-début septembre, les adultes survivants s'enfoncent dans le sol pour hiverner.
Dégâts
Les adultes et les larves détruisent partiellement ou totalement le feuillage de la Pomme de terre ou des autres Solanées-hôtes. En cas de forte invasion, la récolte est très diminuée.
Remarque
D'origine américaine, ce ravageur a été introduit en France en 1922 dans la région de Bordeaux, avant d'envahir toute la France puis l'Europe à partir de 1940.
Taupin des moissons
Agriotes lineatus (L.)
Decription
Adulte : 7 à 8 mm, corps très allongé et entièrement recouvert sur les faces dorsale et ventrale d'une fine pubescence gris blanchâtre. Tête large et presque complètement dissimulée par le thorax. Pronotum brun noirâtre, bombé sur la face dorsale. Elytres étroits, allongés à l'extrémité, rougeâtres.
Oeuf : légèrement ovale, forme peu régulière, 0,5 mm dans la plus grande dimension.
Larve : 17 à 20 mm de long, largeur inférieure à 2 mm. Tête aplatie, mandibules courtes ; corps cylindrique, jaune pâle brillant, extrêmement dur et résistant; appelée "larve fil de fer".
Biologie
La larve de Taupin est très polyphage, et se développe aux dépens des racines de cultures très variées, surtout dans les régions à climat maritime et humide. Dans les régions plus sèches, les prairies naturelles constituent un milieu idéal pour la ponte. Dans les régions de culture intensive, les Légumineuses fourragères sont pratiquement les seules cultures dans lesquelles les larves peuvent commencer leur développement.
Adulte : à l'issue de la nymphose, il hiverne dans le sol. Il apparaît au printemps et il vole très peu, seulement la nuit, mais marche activement. Il mange les feuilles des plantes sauvages ou cultivées les plus variées. Le mâle meurt peu après l'accouplement, la femelle à la fin de l'été. Les oeufs sont déposés à une profondeur de 20 à 60 mm, isolément ou par groupes de 3 à 12, de préférence dans des terrains humides ou frais. Fécondité, 150 à 200 oeufs.
Oeuf : durée de développement embryonnaire, 25 à 60 jours selon le lieu de ponte.
Larve : très sensible à la sécheresse, elle se déplace verticalement dans le sol selon l'humidité, la température du sol et la saison. Elle creuse des galeries et attaque les parties enterrées des plantes, avec des arrêts d'activité en été et en hiver. L'évolution larvaire demande 4 années et la larve mue 8 fois.
Nymphe : dans une loge terreuse située à une profondeur de 40 à 60 cm. Durée de nymphose, 1 mois.
Cycle de vie
1 génération en principe tous les 6 ans.
Au mois de mai de la 5e année de développement, la larve se nymphose. Les adultes sont formés en été et restent en diapause jusqu'au mois de mars de l'année suivante. Ils pondent fin mai-début juin.
Dégâts
Les semis de Betterave sont détruits sur des zones plus ou moins circulaires.
Les tubercules de Pomme de terre sont attaqués à maturité et présentent des galeries étroites et peu profondes qui les déprécient fortement.
Les attaques sur céréales se manifestent par le jaunissement de la feuille centrale. Une seule larve peut détruire successivement plusieurs plants.
Les parties souterraines de la Carotte, du Houblon, de la Tomate, de l'Oignon, du Poireau, de la Chicorée, de la Laitue, de la Fève, de plantes ornementales ou de jeunes arbres peuvent être gravement attaquées.
Anguillule des céréales et des bulbes
Ditylenchus dipsaci Filipjev
Heterodera dipsaci
Description
Les mâles et les femelles sont vermiformes à tous les stades et les adultes mesurent 0,9 à 1,8 mm de long.
Biologie
Plantes-hôtes : commun dans toute l'Europe, ce Nématode peut s'attaquer à plus de 1 200 plantes cultivées et sauvages. Il existe une vingtaine de races biologiques indistinguables morphologiquement, mais possédant chacune sa gamme d'hôtes.
Les principales cultures attaquées sont des Graminées (Avoine, Seigle, Maïs) ; des Liliacées (Oignon, Ail, Poireau) ; les Légumineuses (Luzerne, Haricot, Pois, Trèfle) ; des Solanées (Pomme de terre, Tabac) ; des Crucifères (Chou, Navet, Moutarde) ; des Moracées (Chanvre, Houblon), etc.
Profitant de l'humidité lors des pluies ou de la rosée, les larves et les adultes migrent hors du sol et se déplacent à la surface des tiges et des feuilles dans la pellicule d'eau qui les recouvre.
Ils pénètrent à la base des tiges ou dans les écailles des bulbes, creusent des cavités en dissociant les cellules. Ces cavités se traduisent par des lésions brun rougeâtre qui peuvent être très étendues.
En fin de végétation, on retrouve dans ces lésions desséchées une substance cotonneuse constituée de millions d'individus à l'état d'anabiose (vie ralentie) qui constituent une réserve d'infection pour les cultures suivantes.
Les individus se nourrissent des sucs cellulaires qu'ils aspirent avec leur stylet après avoir injecté leur salive dans les cellules. Les substances toxiques contenues dans la salive provoquent des nécroses et des déformations des tissus.
Ce Nématode peut également envahir les graines et être disséminé avec les semences (Luzerne).
Cycle de vie
Doué de grandes capacités d'anabiose, ce Nématode peut persister dans le sol à l'état de vie ralentie pendant 8 à 9 ans. Il hiverne à tous les stades dans les tiges, les pétioles, les bulbes des plantes cultivées ou de mauvaises herbes et se reproduit pendant toute l'année, sauf par temps froid.
Dégâts
Sur Betterave et Carotte, l'infestation primaire débute juste après la germination et les feuilles se déforment. A l'automne, le collet devient spongieux et pulvérulent et se détache de la racine.
Sur Avoine, Seigle, ou Luzerne les feuilles se déforment, les tiges s'épaississent, le tallage est excessif, la plante est courte et rabougrie.
Une attaque précoce et massive peut entraîner la disparition des jeunes plants par taches.
Sur Maïs, les pieds sont raccourcis, gonflés, nécrosés. Les racines coronaires disparaissent, entraînant une verse.
L'Orge et le Blé sont rarement attaqués.
Les jeunes plants d'Oignon, de Poireau, d'Ail, d'Echalote se renflent à la base et les feuilles se déforment. Plus tard, les bulbes sont boursouflés et craquelés (Maladie vermiculaire de l'oignon).
Les plants de Pois et de Haricot restent courts, ont un aspect buissonnant et meurent dans une forte proportion.
Sur Pomme de terre, le plant se déforme, la tige et les tubercules se nécrosent.
Les jeunes plants de Tabac se dessèchent et meurent. Les plants plus âgés se couchent (Verse du tabac).
Sur Fraisier, les feuilles sont petites et déformées, les pétioles courts, épais et tordus. Le feuillage se dessèche et tombe.
En plus des dégâts directs dûs à la présence du Nématode, les tissus atteints sont généralement envahis par divers micro-organismes qui provoquent leur pourrissement.
Noctuelle des moissons
Agrotis segetum (Denis & Schiffermüller)
Scotia segetum, Euxoa segetum, Feltia segetum
Description
Adulte : 40 mm d'envergure ; ailes antérieures brun foncé avec, au centre, une tache réniforme et une tache circulaire plus claires. Les ailes postérieures sont blanches chez le mâle et grises chez la femelle. Le pourtour des ailes porte un mince liseré noir.
Larve : 45 à 50 mm, tête rougeâtre, corps grisâtre avec deux lignes parallèles dans la région médiane. Sur chaque segment, 2 petites taches noires à l'avant et 2 à l'arrière portant chacune une petite soie.
Biologie
Plantes-hôtes : les plantes spontanées, Chiendent (Agropyrum), Liseron (Convolvulus), Plantain (Plantago), etc., puis les plantes légumières voisines ainsi que la Betterave, la Pomme de terre, les céréales, le Tabac, la Vigne, etc.
Adulte : cette espèce est considérée comme sédentaire mais les adultes semblent capables, à certaines époques, d'effectuer des vols d'une amplitude limitée. Les femelles déposent leurs oeufs isolément ou en petits groupes à la face inférieure des feuilles de plantes spontanées, sur les tiges, ainsi qu'à la surface du sol. Fécondité, 800 à 1 200 oeufs.
Oeuf : durée moyenne d'évolution embryonnaire, 15 jours à 14,5°C.
Larve : la jeune chenille ronge d'abord les plantes spontanées puis s'attaque aux espèces cultivées voisines. Elle s'alimente la nuit, dévorant le feuillage et sectionnant les pétioles. Pendant la journée, elle se dissimule en s'enroulant sur elle-même sous une motte ou à une faible profondeur dans le sol.
Cycle de vie
1 à 2 générations annuelles, quelquefois, une 3e génération partielle.
Cette Noctuelle hiverne à l'état de chenille à des stades différents selon les régions ; la reprise de développement a lieu en mars-avril. Les adultes apparaissent de la mi-avril à début juin et la 1ère génération larvaire se développe de juin à juillet.
Dans le Nord de la France, ces larves arrivées au dernier stade hivernent à moins qu'elles ne se nymphosent dans le sol ; les adultes sortis en août sont à l'origine d'une 2e génération larvaire.
Dans le Sud, toutes les chenilles se nymphosent en juin-juillet ; les adultes apparaissent de fin juillet à début septembre. Les chenilles se développent d'août à la fin octobre et hivernent à des stades divers ; certaines donnent une 3e génération larvaire partielle en octobre-novembre.
Dégâts
Les chenilles sont très voraces; néanmoins, les pullulations de gravité exceptionnelle sont rares et demeurent généralement en deçà de ce que l'on peut observer avec la Noctuelle ypsilon (Agrotis ipsilon).
Noctuelle gamma
Autographa gamma (L.)
Phytometra gamma, Plusia gamma
Description
Adulte : 40 à 45 mm d'envergure. Ailes antérieures jaune brunâtre avec, au centre, une tache blanche rappelant la forme de la lettre grecque gamma. Les ailes postérieures sont brun clair, enfumées sur leur pourtour.
Larve : 40 à 45 mm, de couleur vert clair avec 6 lignes blanchâtres longitudinales. Tête petite et jaunâtre, tiers antérieur du corps étroit. Munie de 2 paires de fausses-pattes abdominales et d'une paire de fausses-pattes anales, elle se déplace en arpenteuse.
Oeufs : aplatis, de couleur blanc verdâtre, ils sont déposés en groupe ou isolément à la face inférieure des feuilles, généralement des plantes adventices ou de certaines plantes cultivées.
Biologie
Plantes-hôtes : les larves s'attaquent d'abord aux feuilles de certaines adventices puis, dans les parcelles cultivées, gagnent le feuillage des Betteraves, de la Pomme de terre, des céréales, du Lin, des plantes légumières et même des plants de pépinière.
Adulte : les papillons, le plus souvent nocturnes, volent très rapidement, soit isolément ou en petits groupes, soit en essaims comprenant parfois plusieurs millions d'individus parcourant des centaines de kilomètres.
Larve : la chenille est active surtout pendant la nuit : elle dévore le limbe des feuilles et sectionne les pétioles. Le jour, elle reste plaquée à la face inférieure des feuilles. Le développement larvaire dure environ 1 mois.
Nymphe : la larve se nymphose dans les plis des feuilles de la plante-hôte et les adultes éclosent 10 à 15 jours plus tard.
Cycle de vie
L'importance des migrations a pour conséquence une répartition géographique de l'espèce très différente selon les saisons et une absence de cycle évolutif bien distinct dans un lieu donné. La Noctuelle gamma est fréquente en Afrique du Nord et dans le Bassin méditerranéen pendant l'hiver ; on la trouve jusqu'en Ecosse et en Finlande pendant l'été.
Les adultes volent dans la région parisienne de fin mai à début juin. Un 2e vol a lieu généralement fin juillet.
Dégâts
En année de pullulation, des colonnes de milliers d'individus envahissent les champs cultivés (Betterave, Pomme de terre, etc.). Les chenilles âgées sont particulièrement voraces. Ces invasions permettent le développement de nombreux ennemis naturels de la chenille, notamment des maladies virales dont l'action est telle que la seconde génération est pratiquement inexistante.
Sésamie, Noctuelle du maïs
Sesamia nonagrioides (Lefebvre)
Sesamia vueteria (auct.)
Adulte sur épis de maïs.
L'axe de l'épi a été coupé en deux pour montrer la larve.
Description
- Adulte : 3 à 4 cm d'envergure ; les ailes antérieures, de couleur gris-jaunâtre, sont ornées d'une ligne marginale, courbe, de points peu distincts. Les ailes postérieures sont entièrement blanches. Les antennes du mâle sont fortement bipennées.
- Oeuf : sillonné, blanchâtre à la ponte, rose crème ensuite.
- Larve : la chenille à son complet développement mesure 3 à 4 cm de long ; sa couleur, variable, va du jaunâtre au brunâtre avec le dos teinté de roux. Caractère morphologique important : 4 soies par segment, disposées en file sur le 9e tergite.
- Nymphe: la chrysalide, d'environ 2 cm de long, hémicylindrique, brun-châtain, a son crémaster formé de 4 fortes dents, 2 ventrales et 2 dorsales, plus petites.
Biologie
- Cette Noctuelle attaque le Maïs, le Blé, le Riz, l'Orge, l'Avoine, le Millet (Panicum miliaceum), la Canne à sucre (Saccarum officinalis), ainsi que, peu fréquemment, l'Asperge, le Cotonnier et les Solanées.
- Adultes : ils sont actifs au printemps. Les oeufs sont pondus sous la gaine des feuilles, en petits groupes de quelque dizaines d'éléments. L'éclosion a lieu au bout de 10 à 14 jours.
- Fécondité moyenne : 800 oeufs.
- Larve : la chenille nouveau-née vit quelques jours aux dépens de la gaine des feuilles. Ensuite (souvent après sa 1ère mue) elle gagne le chaume où elle vit en endophyte. Après environ 2 mois et après être passée par 7 à 8 stades, elle se chrysalide (vers la fin de juin ou de juillet. Les papillons qui en sont issus pondent sur les fleurs et sur les épis.
- L'éclosion survient une semaine plus tard ; les chenilles attaquent alors les inflorescences. Le développement larvaire dure à peu près 45 jours. Certains individus peuvent achever leur développement en fin d'été et il se produit alors un bref vol automnal. La plupart des larves hivernent dans les chaumes des Graminées.
- Chrysalide : la nymphose a lieu dans un cocon lâche, tissé soit à l'intérieur soit à l'extérieur des galeries.
Cycle de vie
- 3 à 4 génération par an.
- En Sardaigne et en Sicile, les adultes apparaissent à la fin de mars-début d'avril tandis que dans les localités plus au nord, les éclosions commencent en avril-mai et se poursuivent jusqu'à juin. Dans les régions méridionales, il y a régulièrement 4 générations par an, et les vols commencent en mars, certains plus importants en avril, en juin, en août et en octobre.
Dégâts
Les pieds de Maïs attaqués très tôt fanent et meurent.
Sur les pieds plus développés, le forage des chaumes et des axes des panicules mâles est la cause de dessèchements partiels, de cassures sous l'effet du vent, d'un rendement réduit.
Plus graves sont les dégâts directs causés aux épis, qui sont attaqués soit par l'extérieur soit par l'intérieur aux différentes étapes de leur développement ; il en résulte des destructions partielles et la réduction du nombre de grains
Noctuelle ipsilon
Agrotis ipsilon (Hufnagel)
Agrotis ypsilon (Rottemberg), Lycophotia ipsilon, Scotia ipsilon
Adulte sur une feuille de Maïs.
Chenilles aux pieds de plants de Fenouil sectionnés au collet.
Description
- Adulte : 45 mm d'envergure, ailes antérieures marron avec une zone plus claire sur le quart apical. Chacune porte une tache claire uniforme se prolongeant par un triangle effilé noir. Les ailes postérieures sont beige très pâle.
- Larve : 45 mm, de couleur grise avec, sur chaque segment, 4 points noirs disposés en trapèze. La tête est brun jaunâtre.
Biologie
- Plantes-hôtes : les chenilles peuvent attaquer un très grand nombre d'espèces végétales cultivées : Pomme de terre, céréales, Tabac, Maïs, Betterave, Asperge, Oignon, Laitue, Chicorée, Tomate, etc.
- Adulte : les papillons sont nocturnes et peuvent effectuer dans l'année des déplacements importants. Au printemps, l'espèce migre vers le nord et se raréfie en Afrique et dans les régions méditerranéennes chaudes ; elle se regroupera dans les territoires qu'elle a fui momentanément en effectuant un mouvement inverse en automne. Ces migrations concernent plusieurs générations.
En France, cette Noctuelle disparaît quasi totalement en hiver.
- Oeuf : les femelles pondent 1 500 oeufs par paquets de 10 à 15, de préférence dans les zones les plus humides et récemment travaillées pour les semis ou les plantations printanières. L'évolution embryonnaire dure 4 à 5 jours.
- Larve : la chenille s'alimente la nuit : elle ronge les feuilles, les pétioles et le collet des plantes; pendant le jour, elle se dissimule. La croissance larvaire dure 45 à 60 jours au printemps.
- Nymphe : la larve se nymphose dans le sol.
Cycle de vie
- 1 à 2 générations dans le Nord de l'Europe et de la France.
- De fin mars à début mai, les adultes apparaissent au sud de la France, en particulier sur le littoral méditerranéen. Les femelles sexuellement mûres pondent et la population issue de ces pontes peut être très nuisible. Les adultes de cette génération poursuivent la migration vers le nord. De fin juillet en septembre, une migration nord-sud des adultes s'établit. Quelques pontes peuvent alors être déposées dans le Sud du pays.
Dégâts
En cas d'invasion d'un champ par les femelles d'un vol de migration, suivie d'une ponte importante, la récolte peut se trouver totalement anéantie par la pullulation imprévisible des chenilles.
Date de dernière mise à jour : 30/06/2019
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